Au fil des mois, le poète puise, dans le charme et l’immuabilité du temps qui passe, un souffle nouveau, chaque saison n’étant jamais ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre.
LA RONDE DES MOIS
Janvier prend la neige pour châle;
Février fait glisser nos pas;
Mars de ses doigts de soleil pâle,
Jette des grêlons aux lilas.
Avril s’accroche aux branches vertes;
Mai travaille aux chapeaux fleuris;
Juin fait pencher la rose ouverte
Près du beau foin qui craque et rit.
Juillet met les oeufs dans leurs coques
Août sur les épis mûrs s’endort ;
Septembre aux grands soirs équivoques,
Glisse partout ses feuilles d’or.
Octobre a toutes les colères,
Novembre a toutes les chansons
Des ruisseaux débordant d’eau claire,
Et Décembre a tous les frissons.
Rosemonde Gérard